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La conférence sur le "Genre" était menée par des "commissaires politiques"

10 Septembre 2014 , Rédigé par Olivier Gosset Publié dans #Genre

La conférence sur le "Genre" était menée par des "commissaires politiques"

Je ne sais pas si vous le savez, mais s'est tenue à Lyon ces jours-ci une sorte de séminaire sur le "Genre", où certains ateliers traitaient de la manière dont il fallait traiter le genre dans l'éducation, à l'école par exemple...

Tiens... on croyait savoir que "la théorie du genre" n'existait pas (mdr... !). Sans doute alors que l'idéologie du genre existe bien ?

Alors voici le compte rendu d'une personne qui s'y est rendue. Vous pouvez retrouver cet article, écrit par Olivier Gosset, sur le site des "Enseignants pour l'Enfance".

http://www.enseignants-pour-enfance.org/spip.php?article239

Du 3 au 5 septembre 2014, à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon, se tenait le premier congrès des Etudes de Genre en France. Réunissant 300 intervenants répartis en 54 ateliers, l’événement voulait apporter la « démonstration de l’importance scientifique, de la vitalité et de la diversité des études de genre en France et dans le monde francophone, en dressant le tableau le plus complet possible des recherches menées actuellement dans ce domaine. » [1] Un sympathisant du collectif « Stop Gender », jeune étudiant que nous appellerons Louis, a réussi à assister à une demi journée. Les lignes qui suivent sont la stricte reproduction des propos de ce dernier.

Tout d’abord, dites-nous qui vous êtes et pourquoi vous avez voulu vous rendre au colloque sur le Genre à L’ENS de Lyon.
Je m’appelle Louis, j’ai 21 ans et je suis étudiant en sciences politiques à Lyon. Au travers de mes études qui accordent une place importante à la sociologie et de mes engagements personnels, la notion de genre ne m’est pas inconnue et la tenue de ce Congrès m’intriguait. Si le genre fait l’objet d’études scientifiques depuis une cinquantaine d’années, ce sujet complexe ne s’est fait connaître du grand public qu’il y a peu, suscitant à la fois espoir chez certains et craintes chez d’autres. C’est donc la curiosité qui m’a poussé au premier Congrès des études de Genre en France à Lyon, auquel je me suis rendu avec une amie, dans l’espoir d’assister à des interventions constructives.

L’accès au colloque était-il facile ? Comment avez-vous été accueillis tous les deux ?
Les inscriptions au congrès étant closes depuis plusieurs mois, je craignais de ne pouvoir assister à aucune des conférences programmées. A l’accueil, on m’a simplement demandé en quoi mes études pouvaient justifier ma présence. Puis, on m’a fait patienter jusqu’au début de l’atelier auquel je souhaitais participer, pour s’assurer que ma venue n’empêche aucun auditeur inscrit d’avoir un siège. Puisqu’un tiers des places environ n’était pas occupé, j’ai pu m’installer.

Quels sont les propos entendus qui vous ont le plus frappé ?
Je n’ai pu assister qu’à un atelier, qui avait pour thème "Introduire le genre en éducation". Des professeurs et chercheurs y témoignaient de leurs efforts pour faire prendre conscience aux élèves ou aux futurs enseignants des inégalités véhiculées par l’école. J’ai tout d’abord entendu un professeur d’histoire-géographie expliquer que les manuels scolaires sont vecteurs d’inégalités au travers de leurs illustrations. Pour ce faire, il a pris pour exemple une page décrivant une société d’informatique. Sur les trois photos illustrant la page en question, on pouvait voir une dizaine de personnes devant des machines : des hommes uniquement. Quand on sait que les femmes représentent aujourd’hui 11% des techniciens de l’informatique, n’est-il pas maladroit de qualifier de "sexiste" l’éditeur de cet ouvrage ? Ce même professeur fustigeait les manuels d’histoire qui mettent en avant les hommes. Mais si notre société a longtemps accordé des rôles importants aux hommes plus qu’aux femmes, est-il sexiste de retranscrire cette histoire en mettant l’accent sur les personnes qui en furent les acteurs ?

Une autre intervention m’a troublé. Une femme, professeur d’histoire-géographie, expliquait comment elle avait lancé dans le cadre de son master un "projet égalité filles/garçons" dans trois classes "pilotes" d’un collège lyonnais. Au programme de ce projet, deux activités particulières : la participation au "Printemps de la jupe et du respect" et une sortie au Musée des Beaux Arts de Lyon. L’intervenante a ensuite présenté la copie d’une lettre qu’elle avait reçue de parents d’élèves annonçant que leur enfant ne participerait pas à ces événements, car ils considéraient que l’instruction était le rôle de l’école et l’éducation le leur. Intervenants et assistance semblaient s’accorder sur l’aspect scandaleux de cette lettre. L’intervenante a précisé que les élèves "ne savaient pas qu’ils faisaient partie d’un projet, ce qui nous a laissé de la liberté par rapport aux parents". À la question de ma camarade sur la limite du rôle de l’école, personne ne semblait en mesure de répondre : "C’est une question très intéressante mais très complexe, nous n’avons malheureusement pas le temps d’y répondre". À la fin de l’intervention, une adjointe au Recteur chargée de l’égalité a demandé la parole. Oubliant l’aspect douteux d’un projet dont les parents d’élèves n’étaient pas informés, elle en a fait les louanges et a promis d’appuyer les résultats de ce projet universitaire.

Puis, une enseignante en "Genre et éducation" de l’Université de Strasbourg présentait la formation qu’elle dispensait à ses étudiants. En introduction de son propos, elle attaquait "certains extrémistes [qui] refusent explicitement l’avancée des droits pour toutes et tous", résumant les oppositions au gender à des illusions d’égalité et de libre choix, et qualifiait la complémentarité sexuelle vantée par ceux-ci de "croyance", qu’elle associait à la croyance religieuse. Les arguments contre le genre seraient "émotionnels et non intellectuels" et n’auraient pour but que la préservation d’un équilibre personnel. Dénonçant les différences sociales entre hommes (auxquels revenait le pouvoir grâce à leur travail) et femmes (cantonnées à la sphère privée à cause des enfants et de la tenue du foyer), l’intervenante affirmait que les couples homosexuels s’en trouvaient d’autant plus discriminés car ils ne pouvaient s’inscrire dans ce schéma traditionnel.

Enfin, au cours de tous ces débats, j’ai compris que les promoteurs du gender s’apprêtaient, pour parvenir à leurs fins, à changer de vocabulaire. Dans l’éducation nationale, a assuré l’un d’eux, jusque là "on parlait de genre, mais avec ces histoires on a décidé de parler d’égalité".

Que diriez-vous des membres de ce colloque, quelle impression vous ont-ils laissé ?
Je souhaitais m’instruire sur le genre et comprendre la démarche des chercheurs sur le sujet. Malheureusement, les réflexions menées lors de l’atelier auquel j’ai pu participer étaient intellectuellement biaisées car des aspects importants étaient éludés. J’avais plus l’impression d’assister à une réunion des Femen qu’à un congrès scientifique.

Je ne pense cependant pas que tous les ateliers étaient orientés de la même façon, beaucoup d’intitulés reflétant un travail scientifique sérieux. Je n’ai pas eu le loisir de vérifier cette hypothèse. Interdit par les propos tenus, j’ai publié des « tweets » exprimant mon avis contradictoire et lorsque je me suis présenté à l’atelier suivant, les organisateurs (qui surveillaient les réseaux sociaux) m’attendaient pour m’indiquer que je n’étais plus le bienvenu.

Si mes « tweets » ont pu déplaire, je regrette la réaction des organisateurs du congrès. Ils étaient, en permettant à des auditeurs non inscrits de participer à l’événement, l’occasion de montrer que les études de genre peuvent être constructives.

Enfin, j’avais eu l’intention d’enregistrer la conférence. Mais pendant les questions en fin d’atelier, l’organisatrice a vu mon dictaphone et m’a précisé qu’il était interdit d’enregistrer. À la sortie de la salle, un organisateur m’attendait, flanqué de deux vigiles, pour vérifier que j’avais bien supprimé mon enregistrement.

Ces procédés m’ont choqué, parce que je les trouve déplacés dans le cadre d’un "colloque universitaire".

Je m’étais rendu sans appréciation a priori au premier Congrès des Etudes de Genre en France, j’en garde finalement une opinion négative.

[1] http://triangle.ens-lyon.fr/spip.php?article4201

En conclusion ? Les organisateurs et les conférenciers de ce séminaire n'aiment pas les questions qui fâchent, et trouvent insupportables ceux qui ne sont pas de leur avis. C'est leur vision de la tolérance ! En réalité ils ne sont là que pour bourrer le crâne des participants. Ce ne sont que les petits commissaires politiques de l'idéologie du Genre !

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E
Le site http://genrelyon2014.sciencesconf.org/ apporte des précisions intéressantes:<br /> -les douze thématiques des ateliers (Axe 1: Épistémologie et théories du genre ; Axe 2: Politique, Care, Justice ; Axe 3: Territorialités, Espaces, Mondialisation ; Axe 4: Genre et Temporalités ; Axe 5: Genre, Production, Marché ; Axe 6: Création, Arts et Littératures ; Axe 7: Sexualités, Hétéronormativités et LGBT ; Axe 8: Genre, Famille, Parenté ; Axe 9: Genre, Religions et Sécularisations ; Axe 10: Corps, Santé, Société; axes supplémentaires : Genre et médias et Genre et éducation<br /> -&quot;Les inscriptions – gratuites mais obligatoires – des intervenant-e-s et des participant-e-s sont ouvertes jusqu'au 31 mai pour les intervenant-e-s et jusqu'au 30 juin 2014 pour 150 participant-e-s extérieur-e-s. Au-delà de ces deux dates les inscriptions ne seront plus possibles.&quot;<br /> Donc un ratio prévisionnel de 2 intervenant pour un participant ... et on peut supposer que les participants n'ont pas atteint le nombre de 150 puisque &quot;Louis&quot; a pu assister à un atelier.<br /> Si dans tous les ateliers &quot;un tiers des places environ n’était pas occupé&quot;, ça monte le ratio intervenant/participant à 3 pour 1. De l'entre-soi, en somme.
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E
À propos de la &quot;vie réelle&quot;, une intéressante contribution de Madame Delaunay (ça lui réussit de n'être plus ministre): http://www.michele-delaunay.net/delaunay/blog/le-tunnel-ou-comment-faire-carriere-sans-mettre-un-pied-dans-la-vraie-vie
L
On se demande alors pourquoi ils ont ouvert ces &quot;ateliers&quot; à des participants extérieurs ? <br /> <br /> D'ailleurs l'expérience racontée par &quot;Louis&quot; montre bien qu'ils préfèrent discuter entre eux sur le sexe des anges (le leur ? mdr !) plutôt que d'accepter la contradiction. <br /> <br /> En définitive je trouve ça cohérent : ces gens là sont des idéologues, et -en plus- n'ont que faire de la &quot;vie réelle&quot;.<br /> <br /> Il est donc parfaitement logique qu'ils ne cherchent pas à concilier leurs points de vue avec ceux des autres.Et le plus sûr moyen pour eux de ne pas être &quot;pollués&quot; par l'extérieur est de refuser une honnête discussion. <br /> <br /> C'est d'ailleurs ce à quoi on assiste depuis le début: leur leitmotiv étant que leurs opposants ont tort ! Sans évidemment être capables d'apporter le moindre début d'une preuve scientifique à leurs théories.
E
&quot;300 intervenants répartis en 54 ateliers&quot;<br /> et combien de participants?<br /> Coût de l'inscription?<br /> Subventions?<br /> À un moment où le citoyen contribuable est proprement racketté, il a peut-être le droit (voire le devoir) de mettre son nez dans l'utilisation qu'on fait des sommes qu'on lui extorque?
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