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Le lobby LGBT continue à perdre le soutien des féministes !

1 Octobre 2014 Publié dans #Genre

Le lobby LGBT continue à perdre le soutien des féministes !

On le savait, mais il est toujours utile de rappeler les faits:

  • la GPA et les mères porteuses ne sont en fait qu'une occasion de faire de l'argent. Ces questions sociétales ne visent souvent qu'à permettre à certains de faire encore plus d'argent.

Marie Josèphe Bonnet est née à Deauville (Calvados) en 1949. Docteur en Histoire, elle a enseigné l’histoire de l’art à l’Université Columbia à Paris et au Carleton Collège (antenne de Paris). Militante féministe active, elle a participé au MLF (Mouvement de Libération des Femmes), à la fondation du Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire (FHAR) et des "Gouines rouges".

On rappelle aujourd'hui que dans son livre "Adieu les rebelles", paru en janvier 2014, Marie-Josèphe Bonnet tire cependant la sonnette d’alarme :

  • La revendication d’un « droit à l’enfant » par le recours à des techniques médicales susceptibles de révolutionner la filiation et un projet « d’émancipation du biologique » sont la suite logique du mariage pour tous. Le risque est grand de déboucher alors sur un nouvel esclavage des femmes et un renouveau de la guerre des sexes…
  • Une minorité est en train de faire le jeu du Néolibéralisme, ce fléau qui n’en finit pas de déstructurer les vies, les consciences, l’économie, le lien social et l’avenir de la planète, au nom du profit. Elle se travestit sous le sublime oripeau de l’égalité quand elle ne roule que pour le privilège de quelques-uns..

Comme Figarovox l'écrit dans sa tribune, Marie-Jo Bonnet se démarque du mouvement LGBT par son opposition à la loi Taubira, à la PMA et à la GPA. Elle explique d'ailleurs au Figarovox :

"Plusieurs raisons font que je m'oppose aux contrats de mère porteuse. D'abord parce qu'il s'agit d'une exploitation du corps de la femme par des hommes ou des couples aisés. Ces contrats étendent de manière presque illimitée le domaine du marché. Tout s'achète, tout se vend, y compris le pouvoir procréateur des femmes. Ce qui était un acte gratuit devient un acte marchand. C'est le retour de la lutte des classes dans le domaine de la procréation.

C'est donc une instrumentalisation des femmes qui mène à la négation des mères. La CEDH a ainsi condamné la France pour avoir refusé d'inscrire le père biologique d'un enfant issu d'une mère porteuse sur l'état civil, mais pas pour avoir ignoré sa mère biologique, qui n'existe donc pas. Il s'agit donc d'un retour à la «lignée spermatique» caractéristique d'une société patriarcale, où la reconnaissance symbolique est donnée par le père, la mère étant niée."

Que répondez-vous à des féministes comme Elisabeth Badinter qui affirme la possibilité d'une GPA éthique ?

"Vouloir introduire l'éthique dans le marché de la procréation est une illusion. Aujourd'hui, on estime ce marché à 3 milliards de dollars par an. Les femmes qui acceptent de se prêter à ce «commerce équitable» sont des pauvres, originaires de l'Inde, ou de pays de l'Est, et même de France comme l'ont révélé quelques affaires l'année dernière.

De plus, comment peut-on parler d'éthique quand il s'agit de promouvoir l'abandon d'un enfant par sa mère! Car rappelons le, le principe des contrats de mère porteuse repose sur l'abandon d'un enfant par sa mère, qui l'a porté, nourri et eu des échanges vitaux avec lui pendant 9 mois."

Vous allez plus loin que la simple condamnation de la marchandisation du corps des femmes, et dénoncez également la PMA, qui est pourtant une revendication essentiellement lesbienne. Pourquoi?

"Je m'oppose à la fois à la médicalisation de la procréation (non justifiée dès lors que les lesbiennes ne sont pas stériles) et à l'occultation de l'origine paternelle de l'enfant. Je ne crois pas qu'un enfant soit mieux élevé par un couple hétéro qu'un couple homo. Là n'est pas la question. L'important est que l'enfant ait accès à sa double filiation. La filiation monosexuée n'existe pas, c'est un fantasme. De plus, on ne connaît pas les conséquences de ces choix procréatifs nouveaux. [...]

Plus généralement je suis contre l'expérimentation sur l'humain. Et l'aspect «bio-technique», consumériste de la PMA (un enfant sur commande, fabriqué en laboratoire) m'effraie. Si les lesbiennes veulent des enfants, elles peuvent très bien se débrouiller sans aller dans en clinique!

Je suis effarée par le caractère injonctif de certaines revendications, comme si le droit devenait le «sésame ouvre-toi» de l'égalité, comme s'il n'y avait pas d'autres moyens, et surtout un lien d'égalité obligatoire entre les contrats de mère porteuses et la PMA. L'enfant n'est pas un droit, et pour cette raison, on ne peut pas appliquer la logique d'égalité entre les sexes."

Vous avez écrit un livre Adieu les rebelles, où vous fustigez le tournant pris par le militantisme LGBT. Que lui reprochez-vous?

"Le militantisme homosexuel est dirigé par un petit groupe politiquement organisé, autoproclamé qui impose ses intérêts, ses désirs et ses choix, en taxant d' «homophobes» tous ceux qui ne sont pas d'accord avec eux. Le débat démocratique a été pris en otage par ce groupe, que certains qualifient «d'homocrates», à l'intérieur même du mouvement LGBT où on ne peut plus discuter des modalités de reconnaissance de l'homosexualité, des stratégies à développer, des contre-pouvoirs culturels. Les rapports de pouvoir à l'intérieur même du mouvement ont changé: les revendications féministes ne peuvent plus s'y faire entendre car malheureusement, le mouvement homosexuel ne s'intéresse plus vraiment à l'égalité hommes-femmes. Il est devenu impossible de militer ensemble, hommes et femmes, gays et lesbiennes, car nous n'avons plus les mêmes objectifs et priorités. Le féminisme et la cause gay, jadis unis dans un même combat pour la liberté, sont aujourd'hui deux causes divergentes. Ainsi la Coordination lesbienne a quitté l'inter-LGBT de Paris à cause de ses positions favorables au marché et la prostitution, des positions contraires aux fondamentaux féministes. [...]

On a dans le mouvement LGBT contemporain un déni du corps et de sa réalité biologique qui sont étonnants. L'idée que toute différence serait une domination construite, alors qu'il existe indéniablement un «reçu» un donné à la naissance. Le mouvement «queer» importé des Etats-Unis imagine que nous sommes des sujets sans structure ni identité, capables de passer d'un sexe à l'autre. La personne ne se définit pas uniquement par le «social», par les «stéréotypes sociaux», mais par des choses beaucoup plus profondes et multiples, un inconscient, une psychologie, une liberté de contester les conditionnements sociaux et d'assumer ce que l'on est. Le communautarisme LGBT réduit le sujet à une seule dimension: sa sexualité, et en fait une essence."

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