L'école ? Jusqu'ici tout va mal...
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"Mais l’idée de résistance passive se propage..."
Nous vous engageons à lire cet article d'Elisabeth Levy, dans "Causeur", du 2 mars 2016, concernant la soit-disant réforme du collège voulue par Najat Vallaud Belkacem, et dont voici un extrait. Elisabeth Levy est la fondatrice et la directrice de la rédaction de l'hebdomadaire "Causeur".
"Derniers remparts contre la destruction de l'école, les profs innovent. Pour tenter de neutraliser les pédagos, ils ont choisi une active résistance passive.
La contestation gronde de toutes parts, le bulldozer de la réforme avance. Sauf miracle qui reproduirait la défense de l’école libre en 1984, le collège Najat entrera en vigueur à la rentrée prochaine – et avec lui les nouveaux programmes dont on a tort de si peu parler.
Collège, latin-grec, orthographe : les salles des profs hésitent entre rage et désespoir, les réseaux sociaux sont en émeute, des pétitions circulent, des grèves isolées se multiplient, des parents entrent dans la danse. L’accent circonflexe ne cédera pas. Les langues mortes vivront. Fait notable, c’est une partie des bataillons traditionnels de la gauche qui s’insurge contre le progressisme scolaire sous toutes ses formes. Najat Vallaud-Belkacem peut bien admonester ses prédécesseurs, coupables de confondre dans le même opprobre une réforme de l’orthographe qui selon elle n’existe pas et à laquelle elle n’a, il est vrai, pris aucune part (sauf peut-être en encourageant les éditeurs de manuels mais c’est une supposition), il faut croire que les petits esprits se rencontrent.
Une idéologie faussement égalitaire
C’est bien la même idéologie, bétassonne, uniformisatrice et faussement égalitaire, qui préside à la simplification de l’orthographe et à la destruction du collège, lentement mais sûrement transformé en centre d’animation socio-culturel. Puisque le latin-grec, comme l’orthographe soignée, sont des marqueurs de distinction sociale, on les combattra l’un et l’autre. On pourrait au contraire rêver d’offrir à tous les élèves ces possibilités de distinction hautement méritocratiques. Mais comme l’écrit un ancien enseignant1, la sottise bourdivine en milieu scolaire a pour effet que l’on « prend désormais les enfants de la classe ouvrière – et aujourd’hui des quartiers défavorisés – pour des incapables congénitaux ».
[...]
Elisabeth Levy
La suite dans "Causeur"
- Marc Le Bris, « Réforme du collège : la double faute de Najat Vallaud-Belkacem », Le Figaro, 16 février 2016. ↩
- Compositeur de la musique de l’Internationale. ↩
Photo : SIPA.00738859_000002: Najat Vallaud-Belkacem lors d'une visite d'une école parisienne, fin janvier 2016.
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